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Démarche artistique

Série 1 : le statique

- La première toile réalisée en 2010 par Christopher Schmitt est l’acte fondateur d’une recherche qui se poursuit aujourd’hui. Ce tableau naît d’un besoin irrépressible de matérialiser sa pensée. L’espace pictural s’articule autour de surfaces colorées (jaune, noir, rouge) contenues dans des formes géométriques (losanges, carrés, rectangles). La combinaison de tous ces éléments est la représentation symbolique de notre incarnation et de notre vie sur Terre. Les trois losanges rouges sont le reflet de notre conscience véhiculée par un corps — les cernes noirs, qui nous transporte de la lumière (le jaune) source d’attraction et d’élévation, à l’obscurité (le noir) tout à la fois limitant et contraignant. Naît alors la « Série 1 ».

Les peintures suivantes sont une déclinaison de cette recherche structurelle, matérialisant une forme de spiritualité dans une écriture esthétique graphique et minimaliste. Petit à petit, l’espace pictural s’agrandit, les surfaces noires disparaissent, l’empâtement s’estompe au profit d’aplats, gagnant en épure et simplicité provocant ainsi un plus fort impact visuel. Les toiles de l’artiste sont un support à une forme d’introspection. Se questionner sur ces abstractions pour le regardeur, c’est plus largement s’interroger sur les êtres doués de raison que nous sommes et sur notre place dans cette vie.

Série 2 : le mouvement statique

Convaincu que nous sommes plus qu’un corps qui ne vivrait qu’une seule fois, le peintre poursuit sa quête en libérant notre conscience de son enveloppe charnelle et du cerne noir. Apparaît alors le mouvement matérialisé par des textures aqueuses et biomorphiques qui semblent se répandre devant nos yeux sur la surface. C’est la naissance de la « Série 2 ». Si la « Série 1 » s’emploie à signifier notre présence au monde, la « Série 2 », elle, se positionne dans une autre temporalité, celle venant avant ou après notre incarnation. Le plasticien passe ainsi d’une production statique aux éléments rigoureusement agencés, à un travail basé sur la fluidité de la matière façonnée par couches successives, tantôt grattée, tantôt poncée ou encore raclée.​

 

Des impressions monotypées ne sont pas sans évoquer des surfaces organiques comme les nervures d’une feuille. Les effets de peinture sont le fruit de l’observation du végétal, de la nature et notamment de l’action érosive de l’eau et du vent sur la roche ou la terre.

Une matière glisse, insaisissable, libérée d’un carcan formel, passe d’une toile à l’autre, formant ainsi des polyptyques et signifiant sa propagation au-delà du panneau de bois. Le peintre nous donne à voir un instant d’un mouvement plus vaste, infini ; la captation d’une chose qui se meut faisant fi des limites de l’espace. C’est la représentation de la conscience libérée qui est en jeu. La couleur s’exprime dans une intensité lumineuse permise par un travail de la transparence et de la profondeur. Il est résulte des teintes rayonnantes comme rétroéclairées. Les tableaux des deux séries sont chacun issu d’un dessin préparatoire sur carnet où lignes et mouvement sont déterminés. « Série 1 » et « Série 2 » s’articulent dans une complémentarité symbolique et temporelle qui prend corps dans une esthétique oscillant entre statisme et ondoiement.

Textes par Virginie Baro (https://www.virginiebaro.com/)

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